vendredi 30 octobre 2015

Porochenko s'invite à Hollywood



POROCHENKO À HOLLYWOOD: UN FIASCO ANNONCÉ.
- Antonio Nannipieri et Marco Bordoni -
Trad. Oronzo Vazonzo




 L'épistolet d'introduction du président Porochenko au film de propagande "Reid" (un rêve épique dans lequel une patrouille de l'armée ukrainienne a battu presque toute l'armée russe), nous invite, ainsi qu'à certains rire amer, à faire une réflexion sur la relation entre le pouvoir 
 politique et l'exagération grotesque.
 
 
Que l'on soit en face d'une manifestation flagrante de nature caricaturale auxquelles les annales de la politique ukrainienne nous ont habitués est évident d'un premier regard. L'intention de ceux qui ont produit le drame était d'utiliser des techniques de film de blockbuster américain (suggestifs crescendos de la musique, séquences d'images au ralenti avec fondu au noir...), une exposition et un scénario qui évoquent un sentiment de vertu virile et de camaraderie (la véhicules blindés déployés, les soldats robustes en uniforme, les lumières évocatrices...), le tout à l'appui d'un "récit" de la guerre officielle de Kiev (agression russe, victoire ukrainienne...).

Les bonnes intentions sombrent dans un naufrage, cependant, en raison de la qualité technique douloureuse de l'exécution et du ton caricaturalement excessif. La musique solennelle et l'atmosphère martiale ne se reflètent pas dans les deux blindé antédiluviens made in Ukraine avec des couleurs de camouflage pixélisé qui avait déjà stupéfaits (non favorablement) les observateurs à l'occasion de la fête du "défenseur de l'Ukraine", dans l'attitude visiblement embarrassé des quatre figurants et surtout dans un Porochenko ressemblent à un commerçant en surpoids, enfilé avec vigueur dans un costume de location et appelé à jouer un rôle qui n'est pas le sien (ex: exactement ce qu'il est).

Le résultat final est que le script, au lieu de soutenir et de rendre plausible une rhétorique totalement discréditée sur un plan politique, s' effondre sur la construction idéologique la submergeant dans un effet désastreux total: ce sens du dictateur typiquement grotesque de l'État Libre de Banania, qui (avec le différences découlant du contexte et de l'époque) nous inspire la vision des dernières films de Mussolini ou de l'intronisation de l'empereur Bokassa en République Centrafricaine.

Au final, le message est exactement le contraire de ce que l'on veut donner: celui d'une extrême faiblesse. De relance en relance, le pouvoir de Kiev a créé une réalité fictive et paradoxale qui exige que les spectateurs devraient participer émotionnellement à cette représentation. C'est un cercle vicieux: plus la situation est critique pour le pouvoir, plus le pouvoir a besoin d'exagérer le message. Plus le message est exagéré, plus il augmente le risque que cela devient grotesque et que les gens le reconnaissent comme tel et finissent par le rejeter.

Tôt ou tard, quelqu'un pensera à mettre à l'épreuve la reconstruction bizarre selon laquelle les entités cosaques peuvent être considérées comme précurseurs d'un mouvement d'indépendance pouvant être connecté au nationalisme galicien d'aujourd'hui, ou se demandera si un pays qui se proclame civile puisse vraiment choisir comme fête nationale l'"anniversaire de la fondation d'un mouvement filo-nazi et se tachant des crimes les plus atroces de l'Armée Insurrectionnelle Ukrainienne banderiste.

Lorsque cette "révélation" se produira, les Ukrainiens vont réellement voir ce qui se passe sur leur vidéo (un gros empâté enrichi qui lance des bobards et se donne des airs d'homme d'Etat et de "généralissimo" entre quatre garçons et deux tas de ferraille) et Porochenko et les siens auront les heures comptées.

C'est un fait que les Européens et les Américains peuvent voir dès maintenant, et que pourrait emmener le premiers à se demander si ce petit spectacle est représentative d'une expression de la culture politique des "valeurs européennes" dont on tant parlé dans les jours du Maidan et les derniers à revoir la manière dont ils effectuent le casting pour sélectionner les leaders démocratiques à mettre en place en leurs possessions.

La prochaine fois il sera préférable de traiter la question en personne, en faisant appel à un acteur professionnel, parce en laissant faire aux amateurs locaux, les résultats sont ceux que l'on voit.

 





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