POROCHENKO À
HOLLYWOOD: UN FIASCO ANNONCÉ. - Antonio
Nannipieri et Marco Bordoni -
Trad. Oronzo Vazonzo
L'épistolet
d'introduction du président Porochenko au film de propagande "Reid"
(un rêve épique dans lequel une patrouille de l'armée ukrainienne a battu
presque toute l'armée russe), nous invite, ainsi qu'à certains rire amer, à
faire une réflexion sur la relation entre le pouvoir politique et l'exagération grotesque. Que
l'on soit en face d'une manifestation flagrante de nature caricaturale auxquelles
les annales de la politique ukrainienne nous ont habitués est évident d'un
premier regard. L'intention
de ceux qui ont produit le drame était d'utiliser des techniques de film de
blockbuster américain (suggestifs crescendos de la musique, séquences d'images au
ralenti avecfondu au noir...), une exposition et un scénario qui évoquent un
sentiment de vertu virile et de camaraderie (la véhicules
blindés déployés, les soldats robustes en uniforme, les lumières évocatrices...),
le tout à l'appui d'un "récit" de la guerre officielle de Kiev
(agression russe, victoire ukrainienne...).
Les
bonnes intentions sombrent dans un naufrage, cependant, en raison de la qualité
technique douloureuse de l'exécution et du ton caricaturalement excessif. La
musique solennelle et l'atmosphère martiale ne se reflètent pas dans les deux blindé
antédiluviens made in Ukraine avec
des couleurs de camouflage pixélisé qui avait déjà stupéfaits (non favorablement)
les observateurs à l'occasion de la fête du "défenseur de l'Ukraine",
dans l'attitude visiblement embarrassé des quatre figurants et surtout dans un
Porochenko ressemblent à un commerçant en surpoids, enfilé avec vigueur dans un
costume de location et appelé à jouer un rôle qui n'est pas le sien (ex:
exactement ce qu'il est).
Le
résultat final est que le script, au lieu de soutenir et de rendre plausible une
rhétorique totalement discréditée sur un plan politique, s' effondre sur la construction
idéologique la submergeant dans un effet désastreux total: ce sens du dictateur
typiquement grotesque de l'État Libre de Banania, qui (avec le différences
découlant du contexte et de l'époque) nous inspire la vision des dernières films
de Mussolini ou de l'intronisation de l'empereur Bokassa en République Centrafricaine.
Au
final, le message est exactement le contraire de ce que l'on veut donner: celui
d'une extrême faiblesse. De
relance en relance, le pouvoir de Kiev a créé une réalité fictive et paradoxale
qui exige que les spectateurs devraient participer émotionnellement à cette
représentation. C'est
un cercle vicieux: plus la situation est critique pour le pouvoir, plus le
pouvoir a besoin d'exagérer le message. Plus le message est exagéré, plus il
augmente le risque que cela devient grotesque et que les gens le reconnaissent
comme tel et finissent par le rejeter.
Tôt
ou tard, quelqu'un pensera à mettre à l'épreuve la reconstruction bizarre selon
laquelle les entités cosaques peuvent être considérées comme précurseurs d'un
mouvement d'indépendance pouvant être connecté au nationalisme galicien
d'aujourd'hui, ou se demandera si un pays qui se proclame civile puisse
vraiment choisir comme fête nationale l'"anniversaire
de la fondation d'un mouvement filo-nazi et se tachant des crimes les plus
atroces de l'Armée Insurrectionnelle Ukrainienne banderiste.
Lorsque
cette "révélation" se produira, les Ukrainiens vont réellement voir ce
qui se passe sur leur vidéo (un gros empâté enrichi qui lance des bobards et se
donne des airs d'homme d'Etat et de "généralissimo" entre quatre
garçons et deux tas de ferraille) et Porochenko et les siens auront les heures
comptées.
C'est
un fait que les Européens et les Américains peuvent voir dès maintenant, et que
pourrait emmener le premiers à se demander si ce petit spectacle est représentative
d'une expression de la culture politique des "valeurs européennes"
dont on tant parlé dans les jours du Maidan et
les derniers à revoir la manière dont ils effectuent le casting pour
sélectionner les leaders démocratiques à mettre en place en leurs possessions.
La prochaine fois il sera préférable de traiter la question
en personne, en faisant appel à un acteur professionnel, parce en laissant faire
aux amateurs locaux, les résultats sont ceux que l'on voit.
Traduction en français pour le Saker francophone par Oronzo Vazonzo
Chers amis,
ceci est le texte intégral de l'interview dont je parlais dans ma diatribe sur
ce qui pour moi est juste un agiter de drapeaux. Tenant compte de toutes les
discussions qui ont eu lieu ici, je sens que je dois préciser quelques petites
choses: je ne suis pas en train de "soutenir" Sivkov ou sa thèse (en
particulier ses "autres" thèse non mentionnées dans cette interview).
Mais je pense que Sivkov est un expert en affaires militaires très qualifiés et
compétents, avec des bonnes et instructives "entrées" en la matiére,
et quelqu'un dont la vue ne doit surement pas être négligé. Un grand MERCI à
vous tous et Seva pour cette importante traduction (du russe)!
The Saker
____
Source: https://youtu.be/cj21oFH7xFk
ALEXANDER Fateev: Bonsoir, nous sommes en directe dans le programme d'infos
«Watch». Aujourd'hui, nous allons
discuter des événements en Syrie. Notre invité est le spécialiste en Sciences
militaires Konstantin Sivkov, et notre expert sur les questions militaires.
Notre dernier programme avec le Dr. Sivkov ayant eu un énorme succès, nous
avons donc décidé de l'inviter à nouveau. Ainsi, Dr Sivkov, ceci est la
deuxième semaine d'operations des forces militaires russes en appui de l'armée
syrienne et du gouvernement de Bachar el-Assad dans leur lutte contre le
terrorisme international. Comment pensez-vous que la situation est en train de
se développer après nos bombardents sur les positions des terroristes et quel
est l'est l'aspect de cette guerre en général?
Sivkov: De mon point de vue, grâce à
l'action de nos forces et du fait que la Syrie ait été fournie en grandes quantités de
munitions pour son l'artillerie, le 7 Octobre il y a eue une avance victorieuse
dans une partie étroite du front, dans la direction de Idlib. La vitesse de
l'avancement des troupes syriennes avait atteint, au début, 70 km. par jour. Par la suite,
il y eu un ralentissement, mais pendant plusieurs jours les combats ont été
couronnées de succès, conduisant à l'encerclement des forces ennemies, y
compris la plupart des troupes de Jabhat al-Nusra. Après quoi, et nous pouvons
maintenant en apercevoir un certain effet, la vitesse d'avancé de l'armée
syrienne a considérablement diminué, tombant à quelques kilomètres par jour.
Les Syriens ont certes repris certaines villes, mais l'avancée, dans son
ensemble, c'est arrêtée. Dans le même temps l'ISIS a été capable d'organiser de
percées dans d'autres parties du front afin de perturber les forces syriennes. Un
cas de figures parmi les pires, fut celui du 13 au 14 Octobre lorsque l'ISIS c'est
avancé en direction d'Alep, détruisant plusieurs unités de l'Armée Syrienne
libreet aussi repoussant les Forces
Armées Syriennes elles-mêmes. Dans le même temps, ils sont ouverts les hostilités
à Damas même. Ce fait a contraint l'Armée Syrienne à se regrouper, en lui
enlevant la possibilité d'en finir avec les forces ennemies encerclées à Idlib
et pousser l'offensive au nord à la frontière avec la Turquie. L'Armée
syrienne a donc dû commencer de nouvelles opérations prés de Damas pour
repousser les terroristes dans la banlieue, et empêcher le bombardement de la
ville par l'ISIS. La chose la plus regrettable est que dans Lattaquié nos
avions avaient frappé la banlieue pour en éliminer certaines batteries de
mortiers. Il fallait s'y attendre, puisque l'ISIS utilise des tactiques de
guérilla, avec des petits groupes de commandos qui pénètrent profondément en
territoire ennemi, tirent 10, 15, peut-être 20 obus de mortier et laissent les
positions si rapidement qu'il est presque impossible de les trouver et de les
supprimer. C'est ce qui me semble être arrivé.
Fateev: Il semble que, contrairement
à ce que de nombreux experts, y compris russes s'attendaient, l'encerclement
des troupes ennemies à Idlib n'a pas été couronnée de succès, non pas tant en
raison du manque de combativité ou des armes modernes par l'armée syrienne mais
plutôt parce que les terroristes ISIS ont riposté depuis différentes
directions, en particulier à Damas et dans le sud. Cela a forcé l'Armée
syrienne à déplacer les forces qui visaient à bloquer et à détruire les forces
du Front al-Nosra et qui étaient déjà encerclées. Les Syriens ne peuvent même
pas libérer Alep, qui est assiégée par l'ISIS depuis maintenant quatre ans,
beaucoup plus que le siège de Leningrad pendant la Seconde Guerre
mondiale. Il semble qu'à Idlib il n'y a pas d'encerclement, non?
Sivkov: Vous avez raison, l'ISIS a ruiné le scénario envisagé par le
gouvernement syrien, quand il a dû déplacer ailleurs et à d'autres fins ses
troupes avant qu'ils puissent terminer leurs opérations dans le nord-ouest. Ceci
indique maintenant clairement que le plan opérationnel a échoué et que les
objectifs n'ont pas été atteints. Je voudrais attirer votre attention sur un
autre fait important: l'Armée de l'air russe a augmenté de façon significative
le nombre de sorties. Au début, il y en avait 20 à 25 par jour, nous sommes
maintenant à près de 90/j. Je voudrais vous rappeler qu'un avion militaire ne
peut pas faire plus deux sorties par jour. Plus de missions peuvent accroître
les risques dus à l'entretien insuffisant et à la fatigue des pilotes, ce qui
pourrait entraîner des pertes. En outre, vu le temps nécessaire pour arriver
sur les objectifs et les engager, il est impossible de faire plus de deux
sorties par jour et par avion. Il est clair que l'engagement de notre armée de
l'air en Syrie a atteint sa limite. Sans augmenter le nombre d'avions en cause,
il est impossible de faire plus.
Fateev: Pour augmenter le nombre
d'appareils impliqués nous avons besoin d'augmenter la capacité des services
logistiques. La base aérienne de Lattaquié n'a qu'une seule piste et il est
donc impossible d'augmenter le nombre de sorties en raison de cette limitation.
Nous avons donc besoin d'une autre base aérienne ...
Sivkov: Bien sûr, nous avons besoin
d'augmenter la capacité opérationnelle. La capacité maximale de la base de
Lattaquié, pour tout ce que nous savons avec l'information disponible, est
d'environ 60 avions. Maintenant, cette limite a été pratiquement atteint, avec
22 hélicoptères et 40-45 avions . C'est la limite. Nous avons donc besoin d'une
autre base aérienne ou devrions-nous nous agrandir, ce qui signifie construire
une autre piste. Le plus important est que l'élargissement de cette base se
traduirait par une plus grande concentration de nos avions dans un espace
limité. Ce serait les rendre vulnérables à des attaques de l'ISIS ou peut-être
ceux des nations qui pourraient intervenir dans le conflit syrien contre la Russie, ce qui est
également possible. Donc, il serait préférable d'avoir une base aérienne supplémentaire, mais à un endroit différent.
Je pense que ce serait beaucoup plus efficace de parvenir à un accord avec
l'Iran et d'utiliser des bases là bas. Dans ce cas, avec des avions situé en
Iran, qui pourraient opérer contre l'ISIS en Irak (qui a déjà demandé notre
aide) et en Syrie, nous serions en mesure de déployer une force beaucoup plus importante.
L'offre de ce contingent serait beaucoup plus facile, sans les tracas d'avoir à
passer par le Bosphore ou circumnaviguer toute l'Europe en passant par Gibraltar.
Le parcours à travers la mer Caspienne et l'Iran permettrait un ravitaillement
beaucoup plus facile pour nos troupes. Dans ce cas de figure, nous serions en
mesure de déployer une force numériquement beaucoup plus important, 100-120
avions stationnés dans deux à trois bases que nous pourrions proposer à l'Iran.
A l'heure actuelle je ne suis pas au courant au sujet de pourparlers allant dans
ce sens. Pour l'instant, tous les renforts vont à Lattaquié, ce qui est
inquiétant, car une augmentation progressive mais trop lente, empêche la
réalisation d'objectifs importants. Bien sûr, la Russie peut utiliser des
avions à longue portée. A partir des aéroports du Daghestan, près de la mer
Caspienne, avec un rayon d'action de 2500 km. et une charge utile de 7,10 tonnes,
ces avions, volant via l'Iran et l'Irak, pourraient réussir à frapper des
cibles en Syrie.
Fateev: Qu'en est-il un couloir
d'air à travers la Turquie?
Sivkov: Je pense que pour le moment la Turquie ne va pas nous
donner cette possibilité, même si elle serait la bienvenue car elle nous
permettra d'arriver directement depuis la Crimée. Le parcours à travers la mer Caspienne
est le plus réaliste. Cependant, nous devons nous rappeler que les
bombardements effectués par le TU-22M serait beaucoup moins précis que ceux
réalisés avec les bombardiers utilisés maintenant, bien qu'il existe des
systèmes, exclusivement Russes, pour augmenter la précision des TU-22M. Pour le
moment, l'utilisation de ces avions n'est pas à l'ordre du jour, bien qu'en
théorie ils pourraient être utilisés. Mais je peux ajouter une chose: l'Iran a
déjà envoyé en Syrie plusieurs milliers d'hommes, et participe officieusement à
la guerre contre l'ISIS. Il est clair que cela ne suffit pas. Je voudrais
souligner quelque chose d'autre. Le succès de l'offensive dans les premiers
jours dans la province syrienne de Hama, en direction d'Idlib, était en partie
due à la méthode d'attaque appelée "vague de feu." Cela implique un
feu d'artillerie très concentré, 300 obus ou plus par kilomètre de front. Le
feu est dirigé sur les lignes défensives et déplacé vers l'avant au fur et à
mesure que les troupes avancent. Cette méthode consomme beaucoup de munitions,
mais est très efficace pour briser des positions fortifiées. Il était donc
possible de pénétrer les défenses ennemies. Je tiens à souligner que, après
cette opération, il n'y a eu plus de nouvelles sur l'utilisation d'une telle
concentration de feu. Ceci suggère que les forces syriennes ont utilisé
beaucoup, sinon presque toutes, les munitions à leur disposition, y compris celles
fournies par la Russie. Il
semble que maintenant elles n'aient pas assez de munitions pour un soutien d'artillerie
suffisante pour leurs troupes, et cela expliquerait le grand ralentissement de
l'avancée. Une question se pose naturellement: quid de l'Armée de l'air russe?
Cela exige une explication. Les forces aériennes russes frappent surtout, et
presque exclusivement des cibles fixes.
Fateev: Et en ce qui concerne les
bombardements de précision sur les convois militaires?
Sivkov: Il y en a eu très peu. Dans
95% des cas, on a frappés des objectifs statiques. En visant une cible statique
vous pouvez atteindre un très haut degré de précision. Quelle est la raison de
tout cela? Tout d'abord, le principal type de munitions utilisé sont des bombes
en chute libre. Ceci nous le savons. Habituellement, les bombes à chute libre
ont un rayon de dispersion assez grande: 200-300 mètres. Essayer de
frapper des petites cibles serait causer beaucoup de dommages collatéraux à la
population, alors que les chances de faire centre seraient faibles. La Russie a créé un
dispositif, unique en son genre, installé sur pratiquement tous les avions
bombardiers utilisés en Syrie. Ce système utilise, le GLONASS, emmene l'avion
au point de lancement avec une marge d'erreur de quelques mètres et, sur la
base de l'itinéraire de l'avion, sur la dynamique de ses changements, la
température de l'air, assure le largage automatique de la bombe à l'endroit
exact où elle doit l'être.
Fateev: Donc, le pilote ne doit qu'emmener
la bombe jusqu'au ce point de largage et le système automatique fait le reste?
Sivkov: Le pilote doit penser à
maintenir le cap et éviter la DCA,
il peut voler de toute façon, le système automatique largue la bombe au bon
endroit au bon moment. De cette manière, larguant 2-3 bombes, le pilote est
presque assuré d'atteindre la cible. Mais permettez-moi de rappeler que l'avion
doit arriver à la bonne place, compatible avec les coordonnées GLONASS de la
cible qui a déjà été inclue dans le système d'exploitation, de sorte que cette
méthode ne peut pas être utilisé contre des cibles en mouvement.
Fateev: Nous pouvons soutenir nos
troupes en Syrie avec des armes de haute précision lancées depuis le territoire
de la Fédération
de Russie? Voici ce que je veux dire. Le récent lancement de missiles de
croisière de la mer Caspienne était la première intervention effectuée par la
flotte de la mer Caspienne depuis la guerre Civile Russe. Ces missiles de
croisière ont fait un long vol sur l'Iran et l'Irak et ont frappés leurs cibles
avec succès, au moins tel que rapporté par le ministre russe de la Défense.
Sivkov: Cela est vrai, mais je tiens
à souligner une chose: les missiles de croisière Tomahawks américain,
semblables à nos Kalibrs, avec une charge de fonctionnement normal ont une
portée de 1500 km.
La portée effective, alors que doivent contourner les zones avec des défenses
ou des zones anti-missiles où ils ne veulent pas aller de toute façon, est
d'environ 1100-1200 km.
Nos missiles de croisière frappent à une distance d'environ 1500 km., Ce qui suggère
que leur rayon maximum est nettement plus élevé, disons de 1800 km. Selon les médias il
serait d'environ 2600 km.
Nos missiles de croisière auraient donc un significativement plus grand rayon
d'action que leurs analogues américains. Un autre aspect mérite attention:
chaque cible a été touché avec seulement deux missiles, seul un petit nombre avec
trois. Ceci est un très petit nombre, qui permet d'apprécier ce qui est de la
précision et de la fiabilité de ces missiles. Les américains généralement frappent
les centres de contrôle et de dépôts avec 3-4 missiles, mais cela est une
subtilité de peu d'importance. Cependant il faut noter que, pour lancer ces 26
missiles, la quasi-totalité de la
Marine de la mer Caspienne a été utilisée, quatre navires,
dont trois sont des petit lance-missiles, un simple lance-missiles de la classe
"Guépard". Chacun de ces navires a huit lanceurs qui, en théorie
pourraient en lancer 32, mais, dans la pratique, en ont lancé seulement 26. Ce
qui faut savoir: la salve suivante peut être lancée après 2-3 jours.
Maintenant, cela fait une semaine.
Fateev: Ce fut donc seulement une
action démonstrative pour montrer notre capacité à frapper de loin?
Sivkov: Je pense que les choses sont
exactement comme ceci. Apparemment. Compte tenu de la gravité de la situation
en Syrie et du fait qu'il ya des forces aériennes russes travaille à la limite
de leur capacité, l'absence d'une seconde salve suggère que la Russie a déjà utilisée la
quantité de ce type de munitions ou qu'il est en reste un nombre très limité.
Ces missiles sont maintenant en production.
Fateev: Ceci est un aperçu d'un
scénario très intéressant: le nombre de sorties effectuées par l'aviation russe
a triplé. Malgré le succès dans les frappes des bases, des usines, des centres
de commandement qui hébergent les chefs terroristes, il n'y a pas de
perspective d'une victoire rapide sur l'ISIS. Qu'est-ce qui se passe?
Sivkov: Nous devons garder à
l'esprit que la taille de l'aviation russe en Syrie permet une action efficace
seulement dans une direction opérationnelle, avec possibilité limitée d'une seconde, et cela seulement après que le nombre d'avions ait augmenté, le
ramenant à environ 50. C'
est la limite de la capacité de l'aviation russe se trouvant actuellement en
Syrie. Ils ne peuvent pas faire plus. L'autre fait est que nos moyens, compte
tenu des armes qu'ils utilisent, ne peuvent attaquer des cibles stationnaires
près du front. Le bombardement des centres de commandement (on parle de 20) ne
diminue pas de façon significative l'efficacité de leurs unités à l'avant. Le
temps qu'il faut pour restaurer la structure de commandement ISIS après un
bombardement va de quelques heures à une journée. Disons qu'un centre de
commande est rétabli dans la journée. Si nous parlons d'un niveau plus élevé de
commandes, voire stratégique, le temps de récupération est d'environ 2-3 jours.
L'ISIS utilise des tactiques de guérilla typiques préparés par des groupes
indépendants qui opèrent selon un plan d'action unique. La destruction des
centres de commandement opérationnel paralyse pendant un certain temps leur
capacité à manœuvrer, mais rien de plus. La capacité de combat des troupes ne
change pas. Chaque groupe a ses propres structures logistiques, donc frapper
des centres de commandement et de logistique mineurs limite la capacité de manœuvre
et arrête l'approvisionnement des lignes des unités de combatet réduit leur efficacité au combat pour une
semaine ou une semaine et demie. Ceci est parce que leurs dépôts ont déménagé
et vous ne pouvez pas frapper les camions individuellement. Aujourd'hui, on
nous dit que le problème clé auquel ils sont confrontés troupes de l'ISIS, et
qui les oblige à se retirer de certaines zones, est le manque de munitions.
Mais cela arrive seulement maintenant, alors que la première vague d'attaques a
commencé le 7 Octobre à 8, ou même plus tôt. À l'heure actuelle, en larguant
des munitions, les Etats-Unis neutralisent l'action de notre armée de l'air dans
la destruction des lignes de l'ISIS et de son approvisionnement. Ces munitions
seront déployés pour les troupes de première ligne de l'ISIS par des voies
différentes, avec des camions ou des voitures individuelles. La grand cadre est
le suivant: les forces aériennes russes vont augmenter le nombre de missions
pour détruire l'infrastructure et les lignes d'alimentation à différents
niveaux, mais cela ne se traduit pas par une diminution significative des
capacités de combat des forces de l'ISIS, seulement elle limite leur capacité à
manœuvrer et la quantité de munitions disponible immédiatement. Cela explique
pourquoi l'Armée syrienne, après l'utilisation de la plupart de ses munitions
pour créer "la vague de feu" (qui a permis la percée des positions
défensives ISIS) et la réduction conséquente de sa capacité des tirs
d'artillerie , a cessé son avancée. L'intensification des attaques de
l'aviation russe aux dépôts et aux lignes d'alimentation ne réduit pas
significativement le potentiel militaire des troupes de première ligne. Quant à
la panique parmi les combattants d'ISIS, l'entrée en guerre de la Russie a provoqué un choc
au début, mais maintenant même cela est retombé. L'ISIS a commencé la
contre-offensive, a réactivé les structures de commandement et peut coordonner ses
actions sur plusieurs fronts. Donc, nous ne pouvons pas dire aujourd'hui qu'il soient
en panique.
Fateev: Quelle est votre prédiction
pour la guerre en Syrie pour les deux prochaines semaines?
Sivkov: Je pense que dans les deux prochaines semaines, le nombre d'avions
russes impliqués augmentera, ceci à cause de l'élargissement de la base d'Hmeimin,
prés de Lattaquié et on arrivera à avoir 60-70 avions. Les missions seront
120-140 par jour. Cela donnera la possibilité de mener des opérations contre
les groupes terroristes sur deux théâtres d'opérations. J'espère et j'attend qu'un
groupe de travail soit constitué pour fournir une quantité de munitions suffisant
pour organiser une vaste offensive par l'utilisation massive de l'artillerie
syrienne dans la semaine. Cela permettra le renforcement du front en direction
d'Idlib, ainsi que d'autres positions actuellement en difficulté, y compris dans
le sud. Je pense que contre l'ISIS, en particulier des bases plus à
l'intérieur, on pourrait également utiliser des bombardiers à longue portée. Je
n'exclurais pas non plus que le système défensif de la base de Lattaquié peut
être renforcée avec le déploiement d'un ou plusieurs bataillons
supplémentaires, portant le nombre de troupes d'infanterie de marine au niveau
d'un régiment. Je pense que, pour assurer la coopération avec les troupes
syriennes, plus d'hélicoptères viendront, en particulier des hélicoptères
d'attaque capables de vols de nuit. Ceux-ci pourraient être le MI-28M qui ont
les conditions requises. Je crois aussi que la participation des troupes
iraniennes au sol va augmenter. Pour leur part, les Etats-Unis, selon toute
probabilité, vont augmenter leurs livraisons d'armes à l'ISIS. Je ne voudrais
pas exclure que, pour permettre de cibler des avion russe par l'ISIS, les US
pourraient fournir des canons anti-aériens plus puissants de calibre plus élevé
, pas seulement mobile, comme ils l'ont déjà fait, fournir des missiles anti-char
à longue portée, même si dans le passé ils ont fournis seulement missiles à
courte portée. Les États-Unis pourrait aussi fournir des puissants systèmes sol-air
en provenance depuis le territoire turc qui pourraient "accidentellement"
tomber dans les mains de terroristes, qui "accidentellement" auraient
bien formés et pourraient engager notre avions jusqu'à 20 km. au dessus du niveau de
la mer. Une telle chose signifierait de lourdes pertes. Ensuite, notre aviation
devrait supprimer ces batteries anti-aériennes et cela conduirait à une
escalade progressive du conflit. Donc, je pense que dans les deux prochaines
semaines, la tension va augmenter, comme va augmenter l'intensité des
opérations des Russes et des forces de l'ISIS. Je crois aussi que beaucoup plus
de troupes l'ISIS vont être utilisés sur les lignes des différents fronts qui
seront probablement emmenés depuis d'autres pays, tels que l'Afghanistan,
transportés de la seule manière possible: avec une logistique Américaine.
Depuis que l'Afghanistan n'a plus de frontière avec la Syrie, il n'y a pas d'autre
moyen d'y parvenir. Je ne voudrais pas non plus exclure que cette migration de
terroristes en Syrie soit initiée et soutenue par l'Europe ou les pays voisins,
tels que l'Iraq, la Turquie
ou la Jordanie. Ceci
parce que les États-Unis ne peuvent pas se permettre une victoire de la Russie dans la région, ainsi
q'une victoire de Bachar al-Assad contre l'ISIS, car cela signifierait pour les
États-Unis, au moins à court terme (pour les 10-15 prochaines années)
l'incapacité de reprendre le contrôle de la région. Donc, à tout prix, en
aidant un groupe subversif, les Etats-Unis feront tout qui est en leur possible
pour vaincre Assad et l'Armée russe. Ainsi, les deux prochaines semaines, nous
pouvons nous attendre à une escalade de la confrontation militaire en Syrie et
l'émergence de nouvelles zones de conflit.
Fateev: Nous rappelons à nos
téléspectateurs que notre invité était l'expert de Sciences militaire
Konstantin Sivkov, pour une analyse profonde et détaillée des événements en
Syrie. Merci d'être avec nous, regardez et lisez la presse libre. Au revoir.